Que reste-il ?

Babe, Hélène et Guy m’avaient prévenue : la palissade avait été démontée…il ne restait rien, ou à peine, comme des ruines d’un théâtre antique, avec des traces de gradins…

Ce matin, j’ai trouvé de petites plumes d’oiseau accrochées à mes bottines, alors ce soir, au coucher du soleil, inspirée par le messager Mercure, aux sandales ailées, je me suis arrêtée à Queaux. Effectivement, plus d’enceinte fortifiée, restent les trous d’implantation, et les risques de torsion de chevilles…Disparue la création artistique, traînent quelques morceaux d’affiches, fragments discrets, rien n’est identifiable…

Pourtant dans l’herbe, je trouve un petit papier, qui a été plié en deux verticalement et sur lequel semble collé un autre et en voici le texte, délavé et tronqué, d’où les points de suspension pour les mots invisibles, je joins la photo :

…c’est mon tour

ET LA UNE FLECHE mentionnant  » Joaquim fossoyeur et notaire »

…ma vie que j’aspirais

…ons qu’un

…on s’aime pour en arriver là ?

…c’était nous dans ce miroir ?

…ble de savoir, difficile à dire

ET EN DESSOUS Mia (?) pianiste à toute épreuve

Enigme ! Est-ce l’extrait d’une pièce de théâtre ? D’une lettre ? Quelqu’un a t-il une idée ? Une piste ?

Entre les bouleaux et l’acacia, le site semble très modeste, impossible d’imaginer d’emblée qu’il a hébergé une troupe, des saltimbanques, une scène, des coulisses, 300 spectateurs etc …Pourtant encore des confettis sur le sable… les « qu’on fait tout » n’ont pas tout ramassé ! Curieux cette modification de la perception de l’espace… Mais le temps n’y fait rien, les souvenirs sont précis, forts, inscrits et vivants !

Et sur l’autre rive, en pleine lumière, le radeau bleu de la carriole, qui a traversé le gué et trouvé un abri …

Je me promène et ramasse, sans effort de recherche, deux trèfles à quatre feuilles, numéros 23 et 24 depuis le 11juin … autre mystère…Aventure à suivre en tout cas !

Mary Kang

 

Un dimanche ensemble

Invitation de Jean Marie : « pas de répétition dimanche 27 août, mais un piquenique, rencontre improvisée pour se retrouver, à l’étang des âges à Queaux… »

In fine, peu d’absents et une fraîcheur agréable sous les arbres, en dépit des 33°, docteur…

Le lieu est magique, le rêve continue ? Où se trouve-t-on exactement ? Au bord de l’eau ? Au Canada ? En Suède ? Jean-Marie n’a pas lâché son idée d’embarcations et des navettes sont assurées entre le début du chemin et la cabane de trappeur posée sur l’eau…Le choix entre le bateau vert fondu, Plouf 4 et la barque des migrants, Plouf 1…A un moment, j’accueille Laurence, Laurent, Adèle, Jojo, Aurélien et leurs paniers…On chante « quand on s’promène au bord de l’eau » . C’est joyeux et chaleureux ! Véro a préféré venir à pied et on s’embrasse tous, heureux de se retrouver !

Sous les frondaisons, un véritable buffet (bravo et merci aux cuisinières, toujours inventives !), installé sur des nappes, avec des sièges pour le confort, du vin et la fameuse Sangria espagnole de Véronique ! A la tienne Marcello ! C’est la vie de château sur l’eau …

Arrivent Cécile et Sylvie, pas de plus petit baiser recensé aujourd’hui (quoi que…), car putain de coulisses, mauvaise chute et entorse la veille pour Sylvie, mais en revanche cela permet de profiter de leur compagnie !

Francis affiche une barbe qui pique, François (Berry) a rasé la sienne, François (Perissat) a l’œil sombre du héros épuisé !

Les musiciens font leur entrée en ordre dispersé et aujourd’hui ils ne jouent pas, repos !

Les filles se promènent à l’ombre et papotent, les gars emmènent les enfants  naviguer sur l’étang, d’autres se baignent en riant, Françoise nous fait une démonstration de chapeau bleu, façon tente Quechua …

Et puis, alors que nous sommes assis en cercle, Jean-Marie sort un livret du « passager du gué »…Emotion et surprise : un filage ? « mais non y a quelqu’un qui a oublié çà ! » Oups Pascaline !

Jean-Marie part s’agiter un peu plus loin alors on se lâche : « vous croyez qu’on va le rejouer, ailleurs, plus tard, encore … » Pas mal de volontaires semble-t-il… et beaucoup on repéré des lieux permettant de …De Saint Martin l’Ars à l’île d’Yeu, les imaginations vagabondent et la pièce obsède encore et toujours …Et une nef aérienne ? Mais oui, avec des comédiens à l’intérieur !

Je pense au film « Arizona dream », images et musique… ambiance Kusturica et fanfare serbe à la Goran Bregovic…. Davaï, davaï, le rêve continue ?

Mary Kang

Bon voyage !…

Il était une fois une roulotte de saltimbanques, menée par un créateur un peu fou. Il lui fallait son armada, son allemande, son italienne, sa costumière, sa générale, sa première et sa dernière, ses filles, têtes de pioche, blondes et brunes, ses gars, bricoleurs et comédiens. Tous en piste sur la scène . Ateliers « qu’on fait tout », jusqu’à ramasser un à un les confettis sur les grains de sable !

Théâtre sous les étoiles, éphémères en pagaille, on rajoute des chaises et même une séance.

Et quand c’est fini, on ne recommence pas, on démonte ! Et çà tient pas dans un caddy ! En une journée la fête se termine, plus de lampions, de flonflons, de pontons, ou alors une grande cape d’invisibilité sur le décor ? Mais au bord de l’eau, le dimanche, peut on se promener comme avant et tout oublier ?

Et les ultimes anecdotes (pour les précédentes cf rubrique « au fil de l’eau ») : le gros crapaud qui s’est posé sur un miroir dans le sac de Laurence, Eric qui repart avec sa gondoline mais les côtes en accordéon, Mon Roy, pas superstitieux, qui réclame le lapin en cape verte, Paul qui nous échauffe la voix, vvv, fff, tchtchtch, pour réaliser un bel « outrage », Babe à qui je conseille de chanter en « klebac », Aurélien qui se plaint d’avoir la trompette en bas, Véronique la vénitienne qui perd son soulier en débarquant…Prendre des caisses, sans se prendre les pieds dans le tapis, on a mis le paquet, sans en connaître le contenu !

Bref finie la comédie, le rideau est tombé ! Mais… il n’y a pas de rideau, il n’y a que des camarades…Belle aventure, bon voyage, jolies découvertes, grandes émotions…

Merci, merci, merci de tout coeur cher Jean-Marie ! Et a bientôt j’espère, chers amies et amis !

Mary Kang