Et puisqu’il a fallu qu’un jour en ce Poitou
dans ce coin de verdure, paradis méconnu,
Je pose ma besace et mes fesses aussi
« Tant qu’à faire », me suis-je dit, « si c’est ici qu’on vit,
Faisons notre vie belle, remplissons- la d’amis ».
Ma mie m’avait guidé, mon chat m’accompagnait,
Au village de Persac suis devenu kiné,
Et c’est grâce au travail, qu’un jour j’ai rencontré
Cet homme de théâtre, ce maçon dévoyé
Qui a su réveiller au fond de ma mémoire
Ce désir, ce plaisir : raconter des histoires.
Il m’en proposa une, un peu folle, déjantée,
Où croisaient sur la Vienne des rois fous
Des gendarmes, femmes grenouilles,
SDF, immigrés, comédiens, musiciens,
Vénitiennes,
et surtout un homme seul, pétri d’humanité.
Le cadre serait sublime, l’amitié assurée,
le rêve, la fantaisie à tous les coins présents.
Que fallait-il de plus pour me laisser tenter ?
« Le Passager du gué » tel en était le titre
Même si ma rime rame, que mes vers sont mauvais,
C’est bien dans cette barque que le gué j’ai passé.
Merci Jean-Marie, faisons-nous la vie belle !